Vie scolaire, petite enfance :
la mairie en « roue libre »
Chères Vertoises, Chers Vertois,
Cette période de rentrée scolaire a été l’occasion pour de nombreux Vertois d’attirer notre attention sur l’état des bâtiments des écoles, sur la gestion de la crèche et, plus largement, sur la politique menée par la majorité municipale dans ces domaines.
Vétusté des locaux qui expose les écoliers à un environnement dégradé, pannes d’équipement non résolues pendant des mois, gestion de la crèche improvisée : rien n’est fait pour rassurer des parents inquiets pour leurs enfants. Coupée des réalités et en manque de projet convaincant, la mairie est en « roue libre »….
Comment une telle vétusté des locaux et des équipements scolaires peut-elle perdurer aussi longtemps ?
Les parents que nous avons rencontrés sont unanimes : les locaux, notamment ceux de l’école maternelle, sont vétustes et auraient bien besoin d’investissement (financier mais aussi politique !).
A l’école maternelle, les locaux ont été laissés dans un état qui interroge. Les infiltrations ont écaillé la peinture et, au sol, le linoléum et le carrelage s’effritent, générant potentiellement une multitude de morceaux toxiques qui peuvent être ingérés par les enfants ! Les enseignants et le personnel municipal font leur maximum pour faire face mais que faire quand ils n’ont pas de matériel décent fourni par la mairie ? On rit jaune à l’écoute des nombreuses anecdotes à ce sujet : des problèmes de peinture indisponible dans la bonne couleur en passant par la sonnette de la garderie de l’école primaire en panne pendant des mois fin 2018… Et, cette année, c’est la réparation d’un interrupteur défectueux (qui éteint tout seul la lumière d’une classe) qui dure des mois…
A n’en pas douter, nous aurons bientôt un tract de la majorité municipale qui expliquera aux Vertois que les marchés publics pour les sonnettes à quelques euros sont très longs à passer (!) et que, concernant les réparations non faites, tout cela n’est qu’une distorsion de la réalité. Les faits sont là, les photos ci-dessous également. Chacun se fera son propre avis. Et ce ne sont pas les quelques travaux réalisés dans d’autres salles au cours de l’été qui viendront remettre en question le constat général…
Mais n’y a-t-il pas des instances de dialogue entre la mairie et les parents d’élèves pour régler ces problèmes ?
En effet, le problème vient peut-être d’abord du dysfonctionnement de ces instances. La communication dans les conseils d’école est compliquée et les ATSEM (Agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles, assistantes des institutrices) n’y participent pas, alors que ces personnes pourraient faire des contributions intéressantes. On peut aussi déplorer l’absence de cohérence concernant leur présence dans les différentes réunions (présence acceptée en commission « menu de la cantine » et refusée au conseil d’école). De même, les autres employés communaux n’ont pas droit à la parole. La mairie se coupe donc en grande partie des acteurs de terrain.
Avant 2019, les parents d’élèves n’ont jamais été reçus par les services de la mairie. Depuis quelques mois, la situation a un peu changé (la proximité des élections ?) et des sujets avancent… …tout du moins en apparence ! De l’avis général, cela reste une lutte au quotidien pour avoir des retours aux questions, quand les retours ne sont pas totalement imprécis et inexploitables (les revirements sur le revêtement de sol et les dimensions de la nouvelle aire de jeux sont édifiants…). Selon les parents, il y a un véritable manque d’appropriation des problèmes dans l’équipe municipale : « il n’y a que Mme le Maire comme interlocutrice, elle refuse de déléguer à sa propre équipe, elle concentre tout le pouvoir de décision », regrette une maman désabusée.
Une chose est sûre : des mouvements de personnels ont eu lieu sans consultation des personnes concernées en amont et parfois même sans consulter les structures scolaires. Ceci ne se limite d’ailleurs pas au milieu scolaire : l’ambiance dans les services communaux est délétère… Et le départ de la personne chargée des ressources humaines à la mairie n’a pas vraiment dû aider à résoudre les problèmes…
Pendant ce temps, il n’y a toujours pas de fenêtres étanches dans le bâtiment de la cantine (lieu de rassemblement pour le primaire en cas d’alerte chimique), pas de plan d’investissement pour de futurs travaux, pas d’actions efficaces de lutte contre la délinquance qui effraye les enfants dans le square derrière l’église.
La crèche rencontre-t-elle les mêmes problèmes ?
Les parents que nous avons rencontrés nous ont fait un bilan contrasté. Si les personnes qui s’occupent des enfants sont appréciées, l’absence de stabilité du personnel est pointée du doigt. Même si cette situation est certainement en partie liée au fait que la commune ne peut recruter en CDI, la question de l’ambiance de travail est posée. Certains parents sont en outre inquiets de l’augmentation du nombre d’enfants : ils redoutent une baisse de disponibilité du personnel et donc de la qualité de l’accueil. Beaucoup de parents viennent et repartent au bout d’un an, après avoir constaté qu’il n’y a « aucun projet éducatif ou pédagogique ».
Lors du conseil municipal du 6 juin, la mairie a fait un point sur la crèche. Le stupéfiant exercice d’autosatisfaction auquel elle s’est livrée laisse perplexe tellement le discours contraste avec l’avis des parents. Si on peut se féliciter de la réduction du déficit (descendu à 80 000 €), force est de constater que les déclarations du type « les parents sont très satisfaits » semblent en décalage avec la réalité. Beaucoup soulignent les difficultés à faire prendre en compte leurs demandes : dans le passé, la mairie a refusé de les rencontrer au seul motif qu’il existait un conseil de crèche et aujourd’hui celui-ci a disparu ! Dans ces conditions, leurs propositions n’ont aucune chance d’aboutir. Plus largement, ils regrettent qu’une réflexion n’ait pas été menée avec eux pour maintenir un accueil de qualité, avec un personnel qualifié et en partageant les coûts au plan intercommunal.
Le projet esquissé par la commune le 6 juin est peu ambitieux (5 berceaux réservés à des entreprises) et, de l’aveu même de la mairie, ne pourrait résorber entièrement le déficit actuel. Bref, après deux mandats de tergiversations, le problème de la crèche n’est pas réglé, les propositions sont ignorées et la réflexion sur la mutualisation intercommunale ne fait que commencer.
Sur ce sujet comme sur tant d’autres, on est en droit de s’interroger sur le laxisme de la majorité municipale ainsi que sur l’avenir et le bien-être de nos enfants. L’équipe en place semble bien dépassée…